MALSAINE CIVILISATION
ET BIENFAISANTE NATURE
Lorsque l’inévitable révolte des gueux centre les gouvernants, des exploités contre les exploiteurs, des victimes contre les bourreaux, aura balayé les microbes qui engendrent les plaies sociales; lorsque les Parias de l’infâme Veau d’Or auront détruit pour toujours cette dernière idole qui soutient toutes les autres, il s’agira de choisir entre une Civilisation factice et malsaine et la Nature inépuisablement belle et bienfaisante.
D’ores et déjà nous pouvons apprécier les sinistres ravages de l’une et la fécondité merveilleuse de l’autre.
Cette appréciation faite, il ne nous reste plus qu’à choisir celle des deux qui nous parait la plus apte à réaliser le Bonheur Universel.
Sans aucune hésitation je préfère l’universelle mère Nature. Nombreux sont ceux qui d’instinct, pensent ainsi. Les faits abondent pour prouver la supériorité de cette dernière sur l’innommable putréfaction qu’est la seconde.
Généreusement d’ailleurs, la Nature ne régénère-t-elle pas les victimes de la Civilisation ?
Le lait fortifiant ne vient-il pas au secours de la stérilité produite par l’industrialisme effréné ?
Les bains de mer, les sources minérales, les sites pittoresques ne réparent-ils pas les forces naturelles usées par l’anémiante atmosphère des agglomérations ?
Il suffit de voir les faits, d’analyser les causes de la perturbation sociale d’une manière impartiale, pour admettre, comprendre et approuver l’idée naturienne qui deviendra pratique et réalisable par le libre jeu et le libre choix des volontés retrempées dans l’anarchique liberté, à l’avenir.
E.J. Villemejane